Ben oui, ‘Gobe’. Ce Vendée Globe est un gobeur de marins, friant, gourmant des skippers les mieux préparés, les plus audacieux, les mieux équipés. Ils se font presque tous avaler au fil des jours par toutes sortes d’avaries, de coups de malchance et que sais-je…
Le Cléac’h (2e) laboure la mer à moins de 800 nautiques de la ligne d’arrivée. Il a supporté les intempéries de la nuit précédente qu’il qualifie lui-même des plus salées depuis le départ. Ça bardasse et ça rue dans les brancards, quoi, comme diraient les Malouins du temps de Jacques Cartier et les Québécois d’aujourd’hui.
L’anticyclone des Açores donne du fil à retordre à Sam Davies (3e) quant à savoir si elle a pris le bon parti de passer à l’est de l’anticyclone. Il est vrai que pour elle les vents à l’est de l’anticyclone risquent d’être contraires au cours des 36 prochaines heures. Desjoyeaux a beau dire que la course est gagnée à 80% dès le départ des Sables d’Olonne; Sam Davies a pris le pari déterminant de passer à l’est et, qui sait…, elle pourrait s’en trouvée avantagée malgré les perspectives immédiates. Wait and see!
Rien d’époustouflant à signaler plus au sud. Pas de nouvelles pour l’instant des autopilotes cafouillant de Wilson. Dinelli s’est mis à l’abri des Malouines (Falklands, Malvinas, peu importe votre allégeance patriotique) pour réparer ses drisses et s’y faire livrer, avec la permission du jury de la course, des médicaments indispensables pour continuer. Sedlacek, on le sait, affranchit le cap Horn, comme dirait Astérix. Tout ce beau monde est dans l’Atlantique maintenant.
Le grand suspense : Guillemot et Davies. Lequel des deux aura choisi le meilleur parcours autour de l’anticyclone des Açores ? Le jury de la course peut bien repositionner les barrières des glaces dans le Pacifique sud pour des raisons de sécurité. A-t-il son mot à dire sur la position de l’anticyclone des Açores au passage de deux grands favoris de la course, après Desjoyeaux et Jourdain ?
Qui commande les flots sinon les flots eux-mêmes ? La messe n’est pas dite, n’en déplaise au vainqueur. La course bat son plein.