Jourdain, toujours en tête de course, cravache à 14 nœuds de moyenne, cap sur Terre-Neuve au loin. Il pourrait aller franc nord pour contourner l’anticyclone des Açores, mais la mer est vraisemblablement plus confortable au cap actuel. Il obliquera vers le nord dès que la direction du vent et l’état de la mer le lui permettront.

Jourdain (2e), à 538 nautiques dans son sillage au pointage de 15 h, marchait à 12 nœuds dans des alizés légers du nord-est. Toutefois, il devrait toucher bientôt des alizés plus forts d’est et augmenter sa vitesse au vent de travers. A la latitude des Canaries, un nouvel effet d’accordéon pourrait le rapprocher de Desjoyeaux, mais rien n’est sûr dans l’immédiat.

Le Cléac’h (3e) avance à 9 ou 10 nœuds dans du vent pas trop erratique encore car il est à moins de 100 nautiques du pot-au-noir. Il est à mettre au point sa tactique pour la traversée de la zone de convergence tropicale sans perdre de distance sur le duo de tête.

Guillemot (4e), à 25 nautiques environ de la côte du Brésil, a été poursuivi par des patrons de bateaux de pêche brésiliens fâchés de voir un voilier de course arracher leurs bouées de pêche. Naviguer le long de la côte n’est pas de tout repos en raison des obstacles et embarcations à éviter. Guillemot a la crève mais au moins, au pointage de 15 h, il faisait du nord-est à 12 noeuds ce qui est rapide à en juger d’après la carte des vents. Du même coup, il a de nouveau distancé Davies (5e) qui s’était rapprochée à 30 nautiques de son tableau arrière.

Davies (5e) progresse à 4 noeuds environ, cap à l’est et bientôt à la hauteur de Trinade. Très bon article à son sujet aujourd’hui dans The (U.K.) Guardian (merci encore du tuyau, Danny!). On y cite Ellen MacArthur selon laquelle Davies a beaucoup de mérite à conserver sa position actuelle dans la course étant donné que son Open 60 n’est pas des plus jeunes ni des plus rapides de la course. A noter comme trait de caractère chez Davies son aptitude à affronter tous les dangers et toutes les embûches de la course sans perdre le sourire. Comme le souligne l’auteur de l’article du Guardian, pour peu qu’elle soit en mer, Sam est heureuse par tout temps ou presque.

Thompson (6e) et Cafarri (7e) font du 13 à 15 nœuds droit vers le pot-au-noir. Difficile de croire que ces bonnes conditions vont durer étant donné le temps instable dans leur étrave. Mais au moins, on peut admirer le potentiel de vitesse de Cafarri (Bon anniversaire, Dee !) grâce à sa GV raccommodée et hissée jusqu’en haut du mât.

Boissières (8e) se dépatouille dans une zone de vent calme.Son pari de remonter plus au nord que Thompson et Cafarri ne lui a rien rapporté jusqu’à présent. Au contraire.

Pour les suivants, White (9e), Wilson (10e) et, loin derrière, Dinelli (11e) et Cedlacek (12e), signalons simplement pour l’instant que tout semble bien aller, trop bien même pour les deux derniers toujours aux prises avec cette zone de calme qui ne les lâche pas depuis des jours. Ceux-ci bricolent sur leur bateau de façon à mieux affronter du temps moins clément dans les prochains jours. Wilson est à environ 600 nautiques du Horn. Dans moins de trois jours, il l’aura doublé.