Le mauvais sort s’acharne sur Jean Pierre Dick, Paprec-Virbac (6e position). Après une avarie à son safran tribord suite à une collision avec un OFNI (objet flottant non identifié) il y a quelques jours, et après un déroutement coûteux en temps vers le nord afin de le réparer tant bien que mal, Dick avait repris la course non sans crainte mais gonflé d’espoir de boucler la course. Or, voilà qu’un autre OFNI lui a arraché aujourd’hui son safran bâbord d’un coup net. On devine sa déception, sinon sa rage, de devoir abandonner la course après tant de malchance. Il fait route au nord pour l’instant en attendant de choisir vers quel port se diriger avec un seul safran plus au moins solide.
Pourquoi son safran ne s’est pas relevé sous l’effet du choc, comme celui de Sam Davies sur Roxy il y a deux nuits ? Les mâts et les safrans seraient-ils les talons d’Achille de ces merveilleux maxis ? Mais ces doubles safrans ne sont-ils pas tous relevables en cas de choc ? A élucider…
Armel Le Cléac’h, Brit Air (4e position) navigue toujours de conserve, pour ainsi dire, avec Vincent Riou (4e) derrière LeCam (3e). Le Cléac’h est impatient de passer dans l’Atlantique après le Horn, car il trouve – à juste titre – le Pacifique Sud dur en général tant pour les skippers que les bateaux. Il se trouve toujours dans une zone de vent fort et se paye de bons moments de surf. Hormis ces périodes de satisfaction, la mer demeure peu confortable dans sa zone.
Quant au duo de tête, Desjoyeaux (1er) et Jourdain (2e), l’écart entre les deux est passé de 55 nautiques hier à 160 aujourd’hui. La zone de vent faible a vraiment coupé hier l’élan de Jourdain, alors qu’il se rapprochait inéluctablement de Desjoyeaux. Celui-ci a franchi le premier la porte du Pacifique est et descend à 16 nœuds de moyenne environ vers le Horn. Jourdain, lui, devrait se présenter aussi à la dernière porte de sécurité dans les prochaines heures. Il tient pour l’instant la moyenne très enviable de 18 nœuds.
Marc Guillemot (8e) sur Safran marche toujours bien, malgré son rail de mât en partie cassé, et a passé la porte de la Nouvelle-Zélande à 300 nautiques derrière Sam Davies (7e) sur Roxy.
Excellente vidéo tournée hier à partir d’un bimoteur léger qui nous a donné ainsi de superbes images de Viva (10e) filant bon train sur une mer visiblement moutonneuse aux abords de la porte de la Nouvelle-Zélande. Bavardage radio air-mer avec Dee qui semblait avoir bon moral. La vidéo en question est accessible du site officiel du Vendée Globe.
Peyron (abandon) est finalement arrivé sain et sauf à Fremantle sous gréement de fortune où il se trouve maintenant en compagnie de Wavre (abandon).
Mise à jour : Effectivement, l’écart de 160 nautiques signalé entre les deux premiers plus tôt dans la journée me paraissait quelque peu invraisemblable. Le passage de la dernière porte par Jourdain remet les pendules à l’heure juste : il est en réalité à 73 nautiques dans le sillage de Desjoyeaux. En plus, il cavale ! Voyons voir ce que cela donnera demain.