Et voilà, pari tenu : Groupama 3 a coupé cette nuit la ligne d’arrivée après 48 jours et 7 heures de mer, battant ainsi de plus de deux jours le prestigieux record précédent détenu par Bruno Peyron depuis 2005.
La partie n’a pas été facile, des premiers préparatifs jusqu’au franchissement de la ligne d’arrivée. Aucun espoir de battre le record de Bruno Peyron n’était assuré. Et lorsque cet espoir s’est affermi, il restait encore à savoir si l’avance de Groupama 3 sur le record de Bruno Peyron serait suffisante pour donner au skipper Frank Cammas et à son équipage sur Groupama 3 une véritable sensation de victoire à l’arrivée. Gagner avec une bonne longueur d’avance est quand même plus grisant qu’une victoire à l’arraché.
Il n’est pas facile de prédire sur un aussi long parcours si l’avance que l’on détient constituera une réserve de temps suffisante pour parer aux imprévus de la météo et de l’équipement. Après tout, foncer à la voile en haute mer, dans l’obscurité et tout en retenant un trimaran pur-sang selon l’état de la mer et, en plus, à des vitesses avoisinant, voire dépassant les 30 noeuds n’est pas de tout repos.
Ce nouveau record sera rendu officiel dans quelques heures, le temps au jury de procéder aux constatations d’usage. Dès lors, l’équipage mieux reposé pourra se préparer à recevoir le trophée Jules Verne. Où qu’il soit, cet écrivain visionnaire du 19ème siècle ne peut que se réjouir du succès de Groupama 3. Et Bruno Peyron aussi, sans nul doute, parce que grâce à son record de 2005, il avait haussé la barre d’un cran non seulement pour sa propre satisfaction et celle de son équipage, mais aussi pour inciter les prochains voiliers de course au large et leurs équipages à le déloger en temps sur ce long parcours parsemé d’imprévus. Pourquoi ? Parce que ces marins réputés n’ont qu’une seule envie : toujours repousser les limites de la voile en haute mer.
Attendez… ai-je bien dit ci-dessus que l’équipage de Groupama 3 entend prendre un repos bien mérité ? Oui, d’accord, mais ne le sous-estimons pas pour autant car, sitôt ce dernier record battu suivi des festivités d’usage, il se lancera vers de nouveaux défis. Avant le trophée Jules Verne, ce maxi-trimaran s’était déjà fait remarquer à plusieurs reprises par plusieurs exploits en haute mer, notamment en grandes traversées. L’équipage et le bateau étaient bien rodés après de multiples déboires notoires pour enfin se mériter le trophée Jules Verne.
L’ardeur, le savoir-faire, l’endurance de l’équipage de Groupama 3, sans parler de la conception et des mises au point interminables de ce preux coursier des mers ont fini par porter fruit.
Une nouvelle page de l’histoire de la voile est tournée. Bravo à l’équipage de Groupama 3 et surtout bonne continuation !
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1) Prochains records du tour du monde à la voile
2) Le point sur les records de vitesse à la voile