Voici que débute dans cinq mois environ une nouvelle course en solitaire sans escale autour du monde mais cette fois un peu ‘rétro’ et surtout inspirée de celle du journal Sunday Times en 1968. On parle d’une trentaine de voiliers sur la ligne de départ aux Sables d’Olonne le 1er juillet prochain, animés par des skippers moins pressés que dans d’autres types de course en mer. Qu’est-ce qui motive ces coureurs expérimentés de tout acabit à vouloir lever le pied en mer ? Simple nostalgie du passé ou repli frileux devant les progrès de la voile jugés trop rapides par certains ? Vraisemblablement ni l’une ni l’autre de ces raisons prise isolément.
La voile donne naissance à toutes sortes de passion aussi différentes l’une de l’autre et, dans une large mesure, mutuellement compatibles. De fait, du vent, il y en a généralement pour tout le monde et la mer est bien assez vaste pour accueillir tous les passionnés. Alors quoi…? Il se fait que certains skippers épris du milieu marin rechignent à rechercher constamment la vitesse pure et les gros budgets pour y parvenir. Ces hommes et ces femmes d’âge variable se tournent vers la mer par inclination naturelle pour le calme, le silence et l’union paisible avec le milieu océanique là où sont réunies les conditions de voile propices au beau risque, celui d’approfondir la connaissance de soi en naviguant à la force du poignet dans ces solitudes océanes nécessitant débrouillardise et esprit de solidarité en cas de pépin.
Née d’une nécessité très ancienne de se déplacer sur l’eau grâce à la force propulsive du vent, la voile n’a cessé d’évoluer dans le sens de la sécurité nautique et de l’efficacité toujours au service de l’humanité notamment en temps de paix. Ainsi, la pratique de la voile peut engendrer des attitudes romantiques, pragmatiques et sportives, voire artistiques. Chacun peut y faire son roulis doux.
C’est ainsi que le site de la GGR 2018 nous offre cette réflexion pragmatique sur la décision de revenir à des voiliers de série pour faciliter l’accès à la course au large :
«Peut-être que le modèle que nous devrions suivre est celui des courses cyclistes, comme l’événement sportif annuel le plus populaire au monde, celui du Tour de France. Les professionnels du Tour utilisent des engins beaucoup plus lents que les tricycles couchés et (en raison de restrictions de poids minimales) plus lent que le kit probable du cycliste du dimanche. Cela signifie que ce type d’équipement est pratique à utiliser, relativement peu couteux et accessible au cycliste amateur, qui peut alors s’identifier aux pros.»

La joie de participer à une course au large qui a du mordant sans nul besoin pour les skippers d’avoir le mors aux dents…
En fait, le critère ultime de succès d’une course au large comme la Golden Globe Race consiste sans doute à se demander si elle accroche le public et inspire les pratiquants jeunes et adultes de la voile en général à y trouver leur compte.
La plaisance et son avenir .
On se doit dans convenir ,on a largement dépassé les limites du raisonnable dans l’évolution de ses navires formidables . Tout comme l’automobile qui peut s’identifier à la formule un ?