Prélude à la GGR 2018 – Défilé et traversée de voiliers de Falmouth aux Sables d’Olonne en juin

Prélude à la GGR 2018 – Défilé et traversée de voiliers de Falmouth aux Sables d’Olonne en juin

Zone d’évolution du défilé de voiliers à Falmouth le 14 juin prochain

Le 14 juin prochain, des voiliers emblématiques parmi lesquels figurent le Gypsy Moth IV de Chichester, le Joshua de Moitessier, le Suhaili de Sir Robin et bien d’autres encore, quitteront Falmouth (Angleterre) pour rallier Les Sables d’Olonne (France) en naviguant de conserve.  D’autres voiliers de provenances diverses se joindront au défilé en cours de route.

Une navigation à la fois commémorative des grandes courses au large du bon vieux temps et préfigurant en même temps certaines des méthodes traditionnelles et bien rodées de navigation à voile retenues pour la Golden Globe Race 2018, le départ même des Sables d’Olonne étant fixé au 1er juillet.

La GGR 2018 est une course en solitaire, toutefois les voiliers prenant part au défilé pourront néanmoins disposer d’un équipage réduit de 3 ou 4 personnes. Un défilé de charme et de fantaisie, tout en gaieté, qui ne manquera pas d’aiguiser l’envie du grand départ chez les concurrents inscrits au départ de la GGR.

Voici un aperçu des dates à retenir pour ces préludes prometteurs à la course GGR 2018 :

9 au 10 juin : Arrivée des voiliers à Falmouth.  Le public aura l’occasion d’admirer de près Suhaili, Joshua, Gipsy Moth IV, Lively Lady et les voiliers inscrits à la 2018 Golden Globe Race et présents au port de plaisance “Falmouth Haven Marina”.

Mardi 12 juin : réception au St Mawes Sailing ClubWed. Le 13 juin : banquet en l’honneur de Sir Robin Knox-Johnston au Royal Cornwall Yacht Club suivi d’un feu d’artifice.

Jeudi 14 juin : En matinée, défilé des voiliers sous le thème «Suhaili 50» à Falmouth.  Après-midi, départ de la «SITRaN Challenge», une course de bienfaisance jusqu’au Sables d’Olonne en France visant à soutenir les concurrents de la course.

Du vendredi 22 juin au 24 juin : Régates de voiliers classiques à Falmouth

Dimanche 1er juillet : Coup d’envoi de la course 2018 Golden Globe Race aux Sables d’Olonne (France)

Pour de plus amples renseignements sur ces préludes à la course, veuillez consulter le site de la GGR 2018.

Nouveau transpondeur de type “AIS Nomad” pour les voiliers de la GGR 2018

Nouveau transpondeur de type “AIS Nomad” pour les voiliers de la GGR 2018

Les voiliers engagés dans la course autour du monde GGR 2018 pourront maintenant être munis d’une balise transpondeur de localisation afin de prévenir les abordages en mer et, le cas échéant, faciliter les opérations de recherche et de sauvetage.

La balise joue un rôle plus actif qu’une EPIRB ou autre balise de détresse car elle transmet en continu la position du voilier, même lorsque tout va bien à bord, à une station chargée de prévenir les risque d’abordage en mer. Non seulement cette balise portable sert-elle à prévenir les abordages mais aussi à lancer des opérations de recherche et sauvetage si le voilier se trouve en détresse.  En effet, en connaissant la position du voilier en temps réel, il est possible de procéder sans tarder à un sauvetage dès le déclenchement d’une alerte, ce qui apportera un complément de sécurité aux skippers et à leur matériel.

La station de surveillance et de gestion du trafic émet des signaux qui interrogent le transpondeur de la balise portable Nomad.  Le transpondeur répond par une série de signaux indiquant la position ponctuelle du voilier en latitude et longitude et autres données pertinentes.

Cette mesure contribuera certes à dissiper certaines inquiétudes quant à la sécurité de la course et du trafic maritime en général. On sait en effet que la GGR 2018 se veut une course à l’ancienne disputée avec un minimum d’équipement électronique à bord, à l’image des premiers navigateurs solitaires qui ont su faire preuve d’une débrouillardise hors du commun avec un équipement réduit.

Les données GPS calculées par la balise Nomad ne seront pas disponibles aux coureurs de la GGR 2018 pour la navigation courante, le sextant demeurant l’appareil de base pour effectuer des relevés de position.

En 1968 naît déjà l’idée d’une course au large pas comme les autres…

En 1968 naît déjà l’idée d’une course au large pas comme les autres…

La Golden Globe Race lancée par le Sunday Times en Angleterre en 1968 tient en réalité du simple pari entre navigateurs.  Le défi proposé à l’improviste consistait à faire un tour du monde à la voile sans escale, en solitaire et sans assistance par les 3 caps.  Arriver le premier était moins important que de boucler le tour du monde en toute sécurité.  Les départs n’étaient pas nécessairement synchros et le lieu de départ n’était pas fixe.  Seul l’itinéraire pouvait l’être afin d’assurer un tour du monde dans le même sens, soit le sens des vents dominants dans l’hémispère sud.  Un tour en apparence classique.  C’était donc bel et bien une épreuve d’endurance et d’adresse que les parieurs avaient à l’esprit.  La vitesse comptait moins.

Écoutez plutôt la vidéo «Le premier tour du monde en solitaire avec Bernard Moitessier» :

 

On attribue à Joshua Slocum le premier tour du monde à la voile en solitaire (sauf sa chèvre mangeuse de cartes attitrée à bord !) jamais réalisé au complet.  Il en est sorti son fameux livre en 1900 Sailing alone around the world qui l’a rendu célèbre et témoigne de ses aventures à la voile, sans compter les témoins vivants de son passage aux quatre coins du monde.  Rien n’infirme la thèse selon laquelle il pourrait y avoir eu des navigateurs à voile du même genre avant Slocum mais on ne connait pas leurs exploits.  C’est un peu la rançon de la gloire dans leur cas : l’anonymat parfois plus précieux que la notoriété.

sloop Spray sans tape-cul

Spray – sloop de 36 pieds de Joshua Slocum (@1898)

 

 

 

 

 

 

 

Pourquoi une course traditionnelle en solitaire autour du monde ?

Pourquoi une course traditionnelle en solitaire autour du monde ?

Voici que débute dans cinq mois environ une nouvelle course en solitaire sans escale autour du monde mais cette fois un peu ‘rétro’ et surtout inspirée de celle du journal Sunday Times en 1968.  On parle d’une trentaine de voiliers sur la ligne de départ aux Sables d’Olonne le 1er juillet prochain, animés par des skippers moins pressés que dans d’autres types de course en mer.  Qu’est-ce qui motive ces coureurs expérimentés de tout acabit à vouloir lever le pied en mer ?  Simple nostalgie du passé ou repli frileux devant les progrès de la voile jugés trop rapides par certains ?  Vraisemblablement ni l’une ni l’autre de ces raisons prise isolément.

naviguer à la force du poignet

Des voiliers de série menés par des coureurs absolument hors-série…

La voile donne naissance à toutes sortes de passion aussi différentes l’une de l’autre et, dans une large mesure, mutuellement compatibles.  De fait, du vent, il y en a généralement pour tout le monde et la mer est bien assez vaste pour accueillir tous les passionnés. Alors quoi…?  Il se fait que certains skippers épris du milieu marin rechignent à rechercher constamment la vitesse pure et les gros budgets pour y parvenir.  Ces hommes et ces femmes d’âge variable se tournent vers la mer par inclination naturelle pour le calme, le silence et l’union paisible avec le milieu océanique là où sont réunies les conditions de voile propices au beau risque, celui d’approfondir la connaissance de soi en naviguant à la force du poignet dans ces solitudes océanes nécessitant débrouillardise et esprit de solidarité en cas de pépin.

Née d’une nécessité très ancienne de se déplacer sur l’eau grâce à la force propulsive du vent, la voile n’a cessé d’évoluer dans le sens de la sécurité nautique et de l’efficacité toujours au service de l’humanité notamment en temps de paix.  Ainsi, la pratique de la voile peut engendrer des attitudes romantiques, pragmatiques et sportives, voire artistiques.  Chacun peut y faire son roulis doux.

C’est ainsi que le site de la GGR 2018 nous offre cette réflexion pragmatique sur la décision de revenir à des voiliers de série pour faciliter l’accès à la course au large :

«Peut-être que le modèle que nous devrions suivre est celui des courses cyclistes, comme l’événement sportif annuel le plus populaire au monde, celui du Tour de France. Les professionnels du Tour utilisent des engins beaucoup plus lents que les tricycles couchés et (en raison de restrictions de poids minimales) plus lent que le kit probable du cycliste du dimanche. Cela signifie que ce type d’équipement est pratique à utiliser, relativement peu couteux et accessible au cycliste amateur, qui peut alors s’identifier aux pros.»

 

La joie de participer à une course...

La joie de participer à une course au large qui a du mordant sans nul besoin pour les skippers d’avoir le mors aux dents…

En fait, le critère ultime de succès d’une course au large comme la Golden Globe Race consiste sans doute à se demander si elle accroche le public et inspire les pratiquants jeunes et adultes de la voile en général à y trouver leur compte.