Vendée Globe : 83ème jour de course

Jourdain (2e) estime que sa situation n’est pas si mauvaise sans quille, pourvu qu’il n’y ait pas de déferlantes, car Veolia est fortement alourdi par le ballast d’eau. Il est à 200 nautiques des Açores. On dit que si l’humour va, tout va. C’est bien son état d’esprit, exemple : sa façon de caractériser cette course de « Vendée Desjoyeaux ». Il cite aussi l’adage : « Un bon marin c’est un marin qui rentre au port » pour se donner du cœur au ventre. Son moral est de fer !

Desjoyeaux (1er), à 250 nautiques du but, compte arriver frais et dispos demain matin aux Sables d’Olonne. Aujourd’hui il savoure pleinement le plaisir d’être, pour quelques heures encore, seul sur son bateau avec la mer et le vent, avant le retour à la vie sur la terre ferme. Il se trouve pour l’instant dans une zone de calmes, à faible vitesse et cap au sud-ouest pour mieux se positionner en prévision du vent qui va passer au sud-ouest et ainsi le propulser vers les Sables sans l’obliger à louvoyer vers la ligne d’arrivée.

Le Cléac’h (3e) navigue toujours dans une zone de vents faible, à 500 nautiques derrière Jourdain. Au rythme que tient Jourdain actuellement, même sans quille, Le Cléac’h aura fort à faire pour le dépasser dans les prochains jours.

Davies (4e) fait route au nord dans les alizés du nord-est à 12 nœuds de moyenne, suivie de près par Guillemot (5e) à 60 nautiques environ de son tableau arrière. Guillemot est las de l’état de la mer au nord de l’équateur. La mer n’est pas énorme mais inconfortable. On a entendu le même commentaire de ses prédécesseurs dans cette zone de l’Atlantique nord. A bien observer les performances de Davies ces derniers jours, elle semble être passée en mode course à 100% et vouloir conserver sa place devant Guillemot. Voilà qui ajoute du piquant à ce Vendée Globe.

Thompson (5e) arrive également dans la zone d’alizés de nord-est. J’ai cru comprendre qu’il s’inquiétait de fuites d’eau de plus en plus nombreuses dans son bateau. A confirmer.

Cafarri entre enfin dans le pot-au-noir à faible vitesse en raison de vents instables. Thompson a fait une belle échappée devant elle alors que les deux naviguaient si près l’un de l’autre depuis des jours. Un peu plus de 200 nautiques les séparent. Je donne à parier que Cafarri remontera sur Thompson dès qu’elle touchera du bon vent dans l’Atlantique nord, si seulement sa GV peut tenir. Dès qu’elle aura passé le pot-au-noir, ils seront sept dans l’Atlantique nord jusqu’à ce que Desjoyeaux franchisse la ligne d’arrivée.

Boissières, White et Wilson, fort distants l’un de l’autre, remontent l’Atlantique sud à vitesse réduite en se débattant avec des vents très changeants. Wilson a essuyé dernièrement un joli coup de vent, sans se plaindre. White et Wilson éprouvent tous deux des vents contraires provenant de systèmes météo différents. Wilson a mis le cap au nord-ouest pour s’en dégager. White, lui, a mis le cap au nord-est. Boissières remonte lentement vers le nord, dans la bonne direction, par vent faible d’est. Une distance de 600 nautiques environ le sépare de l’équateur.

Dinelli suivi de près par Sedlacek descend tranquillement vers le Horn. Encore 500 nautiques de Pacifique sud à se farcir dans des conditions météo pas trop difficiles. Reste la question des provisions du bord et des multiples ennuis techniques. Normalement, ils auront franchi le Horn lundi ou mardi.

Mise à jour au pointage de 15 h : Desjoyeaux est pratiquement encalminé si près du but ! Il est à 160 nautiques de la côte française, à la hauteur de Bordeau, cap à l’est-sud-est, en attendant sans doute que le vent passe au sud-est et lui permette de remonter en ligne droite vers les Sables d’Olonne. Malheureusement, si la carte des vents est exacte, il devra patienter près de 24 heures avant le changement de vent escompté. Peut-être a-t-il accès à d’autres renseignements météo plus favorables. Je le lui souhaite, sinon il va devoir ronger son frein dans la zone de calme actuelle. Il n’est pas le seul à être en manque de vent : Le Cléac’h n’en mène pas large non plus au sud des Açores. Les prévisions de vent dans sa zone sont peu encourageantes pour les prochaines 24 h. Finalement, Cafarri ne bouge pratiquement pas à l’entrée du pot-au-noir, pendant que Thompson creuse l’écart plus au nord avec son ancienne camarade de convoi de l’Atlantique sud.

Dernière mise à jour : Une photo aérienne de Foncia prise tôt le matin du 1er février montre Desjoyeaux filant droit au but sous grand-voile arisée et trinquette sur une mer pas trop creuse mais légèrement moutonneuse. Il lui reste une centaine de miles à parcourir jusqu’à l’arrivée aux Sables d’Olonne. Il y est donc attendu en fin d’après midi. Timing parfait puisqu’il embouquera le chenal d’entrée du port avant la marée basse. On imagine l’agitation grandissante sur les quais du port et aux alentours. Il lancera les amarres au quai d’arrivée au début de la 84ème journée de course, lui qui avait prédit qu’il était possible de battre le record de 87 jours tenu jusqu’à aujourd’hui par Vincent Riou, et cela malgré son départ raté des Sables et l’allongement du parcours en raison de la remontée de la porte du Pacifique est.

Une course menée de main de maître durant laquelle le skipper a relevé un peu plus la barre du savoir-faire pour la course au large, savoir-faire qui profitera largement à la prochaine fournée de skippers de course.

S’il semblait se débattre plus tôt en ce 83ème jour de course dans des vents faibles au large de Bordeaux, Desjoyeaux n’y a pas moisi longtemps et a vite retrouvé le vent qu’il lui fallait pour tenir son pari d’une arrivée dans la journée du 1er février. La carte des vents indiquait des vents mollassons dans la zone d’arrivée jusqu’à l’ETA du vainqueur de ce Vendée Globe et ce dernier a encore prouvé d’une certaine façon que c’est lui qui commande les vents nécessaires pour se pointer sans faute à ligne d’arrivée en plein week-end, pour ne pas décevoir le public enchanté. Les grands paquebots de la ligne Cunard réputée pour sa ponctualité n’auraient pas fait mieux !

Vendée Globe : 82ème jour de course

Jourdain (2e) a la certitude aujourd’hui d’avoir perdu tout sa quille même s’il n’a pas pu procéder à une inspection sous-marine. Son bateau Veolia est stabilisé à l’aide de ballasts d’eau, ce qui lui permettra de rallier à coup sûr les Açores. Il est déterminé à rallier ensuite les Sables d’Olonne car, d’après ses calculs, il peut tenir une mer avec des vents de 40 à 45 nœuds. Par contre il lui faudra surveiller les grosses vagues de travers pour ne pas chavirer.

Le Cléac’h (3e) est à 400 nautiques de Jourdain et remonte à une vitesse de 11 nœuds sur son prédécesseur amputé d’une quille. Il a toutes les chances de monter deuxième sur le podium après la course.

Thompson (6e) est talonné à 40 nautiques par Cafarri (7e), et sur le point de toucher l’équateur, au pointage de 11h. Le pot-au-noir est redescendu au sud et engendre des vents légers et variables, voire contraires, dans la zone pour les deux skippers.

Desjoyeaux (1er) fonce à 15 nœuds de moyenne, au cap 71, droit vers la ligne d’arrivée. Il lui reste environ 500 nautiques à parcourir. Il est donc attendu dimanche matin aux Sables d’Olonne.

A ne pas manquer sur YachtPals (voir colonne de droite ci-contre), les réflexions récentes de Dee Cafarri sur cette édition du Vendée Globe. Très bonne mise en perspective de sa part !

Mise à jour au pointage de 15 h : Jourdain fait bonne route vers les Açores à la vitesse incroyablement respectable pour un Open 60 dépourvu de quille, de 12 noeuds ! Vous vous rendez compte : un concurrent sans quille qui peut encore donner du fil à retordre à son poursuivant, Le Cléac’h (3e), à 400 nautiques de son tableau arrière ! Espérons que les vents lui soient favorables.

Incroyable ce Vendée Gobe : un coup de dé après l’autre ! Je ne suis pas payé pour le dire.

Bon, j’ai peut-être exagéré la fatigue de Desjoyeaux plus tôt aujourd’hui. Un avion l’a survolé, filmé et a communiqué avec lui : il n’est pas à bout de souffle mais profite des dernières heures de course pour y goûter pleinement. Il doit se méfier de conteneurs à la dérive signalés dans sa zone et autres soucis du genre, mais sinon il est serein.

Davies et Guillemot se donnent la chasse à leur entrée dans l’Atlantique nord, et tout semble bien aller pour eux, même pour Guillemot avec sa bastaque bâbord hors service.

Thompson progesse lentement mais sûrement dans le pot-au-noir, suivi de près par ‘Lady Dee’ qui peine à 3 noeuds ou moins de vitesse dans son sillage.

Aux dernières nouvelles, leurs poursuivants progressent dans l’Atlantique sud et le Pacifique sud sans coup férir.

Vendée Globe : 81ème jour de course

Séquelle probable de la collision avec un cétacé dans l’Atlantique sud, Jourdain (2e) a signalé une grave avarie au début du 81ème jour. Lui et son équipe croient que le bulbe de lest s’est détaché de la quille de Veolia qui n’arrive plus à tenir toute sa toile. Le bateau est plus ou moins stabilisé à l’aide des réservoirs de ballast et navigue sous voilure réduite vers les Açores pour plus de sécurité. De là, le skipper et son équipe de soutien décideront si Veolia peut poursuivre la course jusqu’aux Sables sans risque de chavirer. Il semble impossible à Jourdain de procéder, avant les Açores, à une inspection sous-marine de son bateau pour confirmer la cause exacte du manque de stabilité.

D’autres concurrents éprouvent de menus problèmes techniques aussi, doublés dans certains cas d’une baisse inquiétante des provisions du bord, au regard de la distance à parcourir. Le Cléac’h pense tenir, sans se mettre au régime, jusqu’au 4 février. La météo annonce des vents contraires dans son étrave. S’il est retardé en route, il devra se serrer la ceinture.

D’autres dans son sillage font également attention à leur consommation alimentaire. N’oublions pas que le parcours de ce Vendée Globe a été allongé par le repositionnement au nord de la porte du Pacifique est pour éviter les glaces. C’est dire à quel point le calcul des provisions embarquées sur les Open 60 est précis pour réduire le poids. Chasse au poids, moins de petits pois ! Voir la Chronique médicale du Magazine du Vendée Globe sur l’apport journalier en calories pour faire ‘marcher’ un skipper.

Davies (4e) a passé l’équateur dans l’après-midi et devrait passer le pot-au-noir sans trop de difficultés selon la carte des vents.

Au pointage de 15 h, Guillemot (5e) manquait de vent à l’approche de l’équateur alors qu’il était à 100 nautique à peine de Davies.

Thompson (6e) remonte sur Guillemot à travers une série de grains typiques de cette région de l’Atlantique sud. Il est suivi de Cafarri (7e) à 150 nautiques environ dans son sillage.

Desjoyeaux (1er) est à mi-chemin entre les Açores et le cap Finistère, progressant à 16 nœuds vers la ligne d’arrivée. Il espère bien traverser le golf de Gascogne très prochainement afin d’éviter des vents contraires prévus dans golf. La nuit précédente a été difficile pour lui en raison d’une mer et de vents difficiles. Croyez-le ou non, il en a marre de tirer des bords, moi qui pensais tout bonnement qu’il y prenait plaisir. Il se pointera très bientôt bon premier aux Sables, si tout va bien, mais vraiment fatigué. Quoi d’étonnant à cela ? Au train où il va, il marche sans doute sur ses réserves d’énergie.

Bientôt, il n’y aura plus que quatre skippers dans l’Atlantique sud. Demain, Dinelli (11e) et Sedlacek (12e) seront à mi-chemin entre la porte du Pacifique est et le Horn. Trois à quatre jours après, l’Atlantique sud les acceuillera aussi à bras ouverts.

Mise à jour : Au pointage de minuit en ce que 81ème jour de course, Guillemot a franchi l’équateur et se prépare à traverser le pot-au-noir dans des conditions favorables au premier coup d’oeil. Il cavale à du 12 noeuds à 85 nautiques de Davies qui, elle, traverse le pot-au-noir à du 11 noeuds. Pas mal du tout comme vitesse pour ces deux concurrents qui passent par une zone redoutée pour les calmes qui y règnent trop souvent, sans compter la chaleur et l’humidité inconfortables. Heureusement que les deux sont sur autopilote car, avec le champagne qu’ils ont ingurgité au passage de l’équateur quelques heures plut tôt, on se serait attendu à voir des trajectoires assez sinueuses. Thompson et Cafarri seront les prochains à passer demain dans l’Atlantique nord, suivis deux à trois jours plus tard de Boissières maintenant résolu à se tenir à l’écart de la côte brésilienne.

Vendée Globe : 80ème jour de course

Jourdain (2e) ne cache pas sa frustration, avec une bonne dose d’humour en plus, de voir Desjoyeaux (1er) décidé à foncer de plus belle à la recherche du meilleur vent possible. Le plus tragique ou comique pour ses poursuivants, c’est qu’il y réussit.

Bon, Mich’, une fois à terre et bien reposé, donnerais-tu aux intéressés un cours sur la façon de bien zigzaguer en mer pour toujours toucher du bon vent ? Ça va se bousculer à l’entrée de ta salle de cours. Magie, chance, trinquette surprise, on y croit plus ou moins. Il y a des secrets à partager. Du temps de Christophe Colomb et même avant, c’était les cartes de navigation. Aujourd’hui, de nombreux amoureux de la voile voudraient tant savoir comment utiliser le vent à bon escient aux quatre coins du monde.

C’est beau, même très beau d’arriver le premier. Toutefois, certains concurrents du Vendée Globe ne tiennent pas mordicus à monter sur le podium. Il y en a qui font le Vendée Globe par pur plaisir, même si ce tour du monde n’est pas de tout repos et nécessite du fric. Carpe diem, chacun à sa façon. Un mile nautique à la fois, dans la bonne direction de préférence.

Si Sam Davies s’amuse et nous amuse à classer les vagues selon leurs attributs, il faudra bien que quelqu’un passe un peu de temps à classer les inscrits au départ du Vendée Globe par tempérament, expérience, moyens, de sorte que l’on connaisse d’autres profils typiques que le profil de ceux qui ont les meilleures chances de gagner.

Voilà, je n’ai pas grand-chose à dire sur ce 80ème jour de course, car tout semble bien aller après le casse-gueule du Golf de Gascogne et de l’Océan Indien, sans oublier le chavirage de Le Cam aux abords du Horn. C’est tellement tranquille que les petits accrochages avec des pêcheurs brésiliens font la manchette.

Il faut bien savoir que les spectateurs du Vendée Globe n’ont pas l’esprit badaud. Ils ne crient pas « Donnez-nous des accidents ! ». Loin de là. On partage à distance la joie de Wilson qui finalement passe le Horn. On a chaud au cœur pour Dinelli et Sedlacek qui se tiennent compagnie en fermant la marche, loin derrière les autres. On a l’eau à la bouche en voyant Sam Davies nous montrer sa salade toute fraîche cultivée sur Roxy. On admire la ténacité de Lady Dee qui sans cesse sur le métier remet sa grand-voile. On sue avec Guillemot qui suit un parcours d’obstacles sans dormir ou presque le long de la côte du Brésil. On pousse un grand « Ouf ! » de soulagement dès que Le Cam réussit à se hisser sur l’Open 60 de Riou. On a de la peine pour Riou qui a dû abandonner la course après s’être porté au secours de Le Cam.

Et la litanie ne s’arrête pas là… La voilà la beauté du Vendée Globe ! On en demande pas plus et on remercie même ceux qui, comme Derek Hatfield, avec une maigre équipe de soutien se lancent dans la course et font l’impossible, discrètement, pour se tirer des griffes d’une mer en furie, quitte à abandonner la course tout aussi discrètement. Joli défilé de figures légendaires de la course au large.

Mais la course n’est pas finie. Gardons l’œil sur les concurrents en lice jusqu’à leur arrivée aux Sables après le triomphe présumé – je dis bien présumé car tout peut encore arriver – de Desjoyeaux.

Vendée Globe : 79ème jour de course

Au pointage de 11 h, Desjoyeaux (1er) faisait de l’est à 15 nœuds. Pour éviter les vents faibles au centre de l’anticyclone des Açores, il a dû se placer plus au nord de 100 nautiques environ. Autrement dit, le virage vers l’est amorcé hier pour contourner la zone de vents faibles était légèrement prématuré et il a rapidement corrigé la situation. D’après la carte des vents, il ne devrait pas manquer de zef jusqu’à l’arrivée.

Pour Jourdain, à 540 nautiques du 1er, la situation est moins claire. Il va se buter bientôt à une zone de vents faibles barrant sa route d’ouest en est. Sa vitesse s’en ressent déjà. Si, au moment d’écrire ces lignes, il a réussi à franchir la zone de calmes, il est peinard. Dans le cas contraire, il risque de se traîner à faible vitesse durant les prochaines 24 h. Il a incurvé son parcours au cap 24 pour des raisons qui m’échappent.

Le Cléac’h (3e) marche bien à du 14 nœuds dans les alizés d’est, en suivant un parcours légèrement plus à l’est que ses devanciers. Il s’affaire déjà à fignoler sa tactique pour passer l’anticyclone des Açores avec un minimum de perte de vitesse, comme il l’a fait pour la traversée du pot-au-noir. S’il y réussit, c’est que son sens de la météo est vraiment bon et sa performance, notamment à l’équateur, n’est pas le seul fruit du hasard.

Rien de particulier à signaler au sujet des sud-atlantistes, dont Wilson (10e) fait partie maintenant. Je croyais qu’il allait embouquer hier le détroit de Le Maire mais on voit, d’après son tracé, qu’il a changé de décision à la dernière minute. Sans doute la mer n’était-elle pas de tout confort dans le détroit. White (9e) est englué dans une zone de calmes et je ne sais par quel côté il s’en tirera. Souhaitons-lui bonne chance, car les options ne sont pas évidentes.

Guillemot (5e) avec une bastaque en moins, régate avec Davies (4e) qui a repris sa place devant lui. Le passage du pot-au-noir s’annonce plutôt bien pour eux selon la carte des vents.

Dinelli (11e) et Sedlacek (12e) – Bon annif, Norbert! – sont de nouveau en convoi, en route vers le Horn.

Mise à jour : Au pointage de 15 h, rien d’extraordinaire à signaler. Le classement ne change pas. On savait déjà que Davies avait repris sa place de 4e sur Guillemot. Peu de détails sur la réparation effectuée par Sedlacek sur son rail de GV, sauf quelques photos du chariot endommagé affichées sur le site du Vendée Globe.

Boissières (8e) a fait le même pari que Guillemot et longe à raser la côte brésilienne en quête de vents plus consistants. Il peine à moins de 10 noeuds dans une zone de vents instables, ce qui forme les amateurs de voile mais use la patience des skippers de son calibre. Guillemot est passé par là, s’est pris dans des filets de pêche, a manqué de sommeil et se retrouve maintenant aux côtés de Davies. Remarquons toutefois que Boissières se tient à une distance plus respectable de la côte que Guillemot.

Un petit mot sur la philosophie de Desjoyeaux dans l’Atlantique sud et ensuite nord… Je ne veux pas mêler le personnage de Mafalda à ce Vendée Globe plus qu’elle ne l’a déjà été auparavant. Je me demande simplement ceci : se pourrait-il que Desjoyeaux ait compris que, sur le chemin du retour, on ‘descend’ l’Atlantique sud et nord jusqu’à la ligne d’arrivée ? On ne ‘remonte’ pas l’Atlantique. Ben oui, le pôle sud est en haut et le pôle nord en bas. Pour un skipper averti du Vendée Globe, cela veut tout simplement dire qu’on glisse jusqu’à la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne et on configure son Open 60 en conséquence. Frein à main lâché, mise en roue libre, on dévale la pente jusqu’à la fin. Pourquoi lutter contre les éléments?